C’est la rentrée, et rien de tel qu’un bon Muséecardex pour se remettre dans le bain !
Qui dit rentrée dit stylos, crayons de couleurs et cahiers. Et ce n’est pas pour rien que je vous dis ça, car nous retournons aux bases du TCG, lorsque les artworks étaient encore dessinés ! Venez avec moi dans ma machine à remonter dans le temps et partons pour le mois d’Octobre 1997, il y a presque 21 ans !
Vue d’ensemble
Je vous présente Artikodin, Sulfura et Électhor, les trois oiseaux légendaires. Il s’agit du premier trio de Pokémon légendaires connu, vivant à Kanto. Chacun possède une légère influence sur la météo, mais pas autant que Kyogre, Groudon et Rayquaza qui apparaissent à Hoenn. Normalement, tous ces Pokémon vous parlent, mais j’ai envie de vous les présenter plus en détail
Tous d’abord, commençons par l’étymologie des noms, qu’il est toujours très intéressant de décortiquer chez les Pokémon. Au Japon, les trois oiseaux s’appellent respectivement フリーザー Furīzā, ファイヤー Faiyā et サンダー Sandā. Je pense que même si vous ne parlez pas japonais, vous pouvez voir d’où viennent ces noms : de l’anglais. Ils s’appellent en fait Freeze (le gel), Fire (le feu) et Thunder (le tonnerre). Si vous voulez de plus amples explications, je vous invite à dérouler le volet ci-dessous
Du coup, en français, il a fallu trouver des noms classes ! Et si vous ne l’aviez pas remarqué, Bardakoff a gardé le côté climatique de chaque oiseau, mais a inclus des noms de dieux à chacun. Ainsi :Julien Bardakoff a écrit :« En japonais, ils ont pris des mots anglais pour que les noms de ces trois Pokémon légendaires sonnent spécial. C’est la grande philosophie japonaise : quand on va vers la simplicité, on touche à l’essence d’un concept et tout le sel en ressort. Comme avec les sashimis : il n’y a rien pour enrober le poisson et son goût explose en bouche. Donc appeler des monstres Freezer, Thunder et Fire, ça a beaucoup plus de couilles que de faire un jeu de mots. Moi, j’ai dû expliquer à l’équipe japonaise qu’il fallait faire l’inverse en français, trouver des noms crypto-compliqués pour que les joueurs comprennent que ces Pokémon sont exceptionnels. »
- Arctique & Odin, le dieu principal de la mythologie nordique donne Artikodin
- Électricité & Thor, le dieu du tonnerre dans la mythologie nordique également donne Électhor
- Sulfure, un composé de soufre, que l’on trouve autour des volcans & Râ, le dieu du soleil dans la mythologie égyptienne donne Sulfura
- ont ajouté uno, dos, tres pour l’anglais (oui oui, c’est bien un, deux, trois en espagnol)
- ont ajouté le suffixe -os à chaque oiseau pour l’allemand
Maintenant, REVENONS À NOS MOUTONS si vous le voulez bien !
La carte est sortie pour la première fois dans le numéro d’octobre 1997 du CoroCoro Comics, le magazine japonais qui nous fournit encore actuellement beaucoup de leaks des JV et JCC.
Elle est ensuite sortie aux States en juillet 2000 dans une campagne de promotion du film Pokémon 2 : Le pouvoir est en toi. En France, elle fut distribuée lors de tournois officiels, mais dans sa version anglophone.
Néanmoins, cette carte n’était pas jouable, et pour une bonne raison ! Elle n’est sortie qu’en version Jumbo (ou ‘Oversized’), et qu’on se le dise, ça passe moyen dans un deck de cartes normales.
La jouabilité
Bon, comme c’est une jumbo, vous avez bien compris que la carte n’était pas jouable légalement. Néanmoins, ça ne nous empêche pas de l’analyser vite fait.
Niveau PV, les oiseaux légendaires ne font pas mieux que le Dracaufeu du Set de Base, malgré leur nombre. Ils ne possèdent qu’une attaque, qui est une attaque combinée. Big Bang nécessite une énergie pour chacun des oiseaux et chacun de leurs types. Elle envoie du pâté avec 200 dégâts, mais c’est le one shot, car il faut ensuite remettre la carte dans le deck Du coup, c’est quand même pas très utile…
L’artwork
Son auteur est l’illustre 有田満弘 Mitsuhiro Arita, celui-là même qui a réalisé le Dracaufeu du Set de Base et bien d’autres cartes ! Si vous n’avez pas lu sa bio, je vous invite à aller la lire dans le premier Muséecardex.
La grosse particularité de cet artwork, et de la carte en elle-même d’ailleurs, c’est la présence de plusieurs Pokémon. Alors oui, je vous vois venir là, avec votre questi…
Bha en fait… Non. Mais de pas de beaucoup !Eh, mais est-ce que c’est la première carte avec plein de Pokémon dans le nom et dans l’image ?
En juillet 1997, soit quatre mois avant, est sortie la carte Pikachu, Rondoudou et Mélofée au Japon, encore via le CoroCoro Comics.
Un peu plus tard, en juin 1998, est sortie la carte Les Vacances d’été de Pikachu, toujours de la même manière.
Les deux furent dessinées par 西田敦子 Atsuko Nishida, graphiste et chara-designer chez Game Freak. Cet artiste a pas mal contribué à l’aspect des Pokémon au début de la franchise, et sur quelques Pokémon plus récents. Il a ainsi contribué à l’apparence des starters 1G, de Pikachu, de toutes les Évolitions/Eeveelutions ou même plus récemment de Fragilady et de Raichu d’Alola. Il a également paricipé au design des personnages dans les premiers films.
Depuis, nous avons eu plusieurs autres cartes dans ce cas, notamment les cartes Légende du bloc HGSS, de nombreuses cartes promos (comme celles du Battle Festa au Japon), ou plus récemment les cartes promos des coffrets « Pokémon Légendaire » comme Raikou, Entei et Suicune.
De manière générale, il est de moins en moins rare de trouver plusieurs Pokémon sur un artwork, avec un Pokémon principal qui est le Pokémon de la carte, et d’autres Pokémon derrière qui l’accompagne, comme Posipi et Négapi de Tempête Céleste ou encore le plus que mignon Pyroli EX de Générations.
Retour à nos pigeons ! Enfin, à nos oiseaux.
Arita a choisi de mettre en valeur le côté élémentaire et climatique de chacun des légendaires en scindant le ciel en trois parties différentes avec chacun une météo différente. Les oiseaux sont quand a eux représentés en triangle. Personnellement, j’y vois un peu le symbole de la trinité, et donc de la divinité, vu que ces oiseaux sont légendaires. Après, ce n’est qu’une interprétation de ma part, d’autant plus que les religions prédominantes au Japon sont le shintoïsme et le bouddhisme, mais c’est une possibilité.
Enfin, je trouve que même si les oiseaux ne sont pas très détaillés, on ressent bien le mouvement de chacun dans la carte.
Voilà ! C’est la fin de ce Muséecardex ! J’espère que vous les appréciez toujours autant. Comme d’habitude, n’hésitez pas à me dire ce que vous en avez pensé, à commenter, à ajouter des corrections, toussa quoi
Si vous voulez retrouver les articles précédents de Muséecardex, c’est ici !
- #1 – Dracaufeu la légende
- #2 – Le côté obscur de Célébi
- #3 – « ROAR » fait le Némélios
- #4 – Armaldo l’empereur chinois
Sources :
- L’explication de toutes les étymologies des 151 premiers Pokémons
- La page de la carte sur Poképédia et Bulbapedia
- Bio de Mitsuko Nishida